Le 24 février, le Nouveau-Brunswick célébrera le 50e anniversaire de son drapeau. L’adoption de notre drapeau suit de près de deux semaines celle de l’unifolié par le Canada. Pourtant, contrairement aux débats de la Chambre des communes à Ottawa sur l’unifolié, qui ont pris les allures d’accusations d’activités politiques partisanes et de dénigrement linguistique, l’histoire de l’adoption du drapeau du Nouveau-Brunswick est bien moins controversée.
La raison est simple : en 1868, la reine Victoria avait conféré des armoiries au Nouveau-Brunswick « …que la province était tenue d’arborer sur les sceaux, les blasons, les bannières, les drapeaux et autres, conformément aux lois d’armoiries» [traduction ][1].
Grâce à l’efficacité du jeune fonctionnaire Robert Pichette, qui a rapidement entrepris les recherches et conçu le drapeau du Nouveau-Brunswick, le processus d’adoption n’a guère suscité de controverse. Évidemment, on a proposé que le Nouveau-Brunswick suive l’exemple de l’Ontario en adoptant le Pavillon rouge comme drapeau provincial. En particulier, dans une lettre écrite de Blackwater, en Ontario, un enseignant à la retraite proposait le drapeau suivant pour le Nouveau-Brunswick :
Il mettait aussi en garde le premier ministre Louis J. Robichaud contre le déploiement de l’unifolié sur les édifices publics de la province car, disait-il, « c’est le drapeau de l’ennemi odieux et malfaisant, les libéraux » [traduction][2].
Suivant les conseils d’un spécialiste de l’art héraldique, Conrad Swan du College of Arms de Londres, en Angleterre, ainsi que de l’artiste de guerre Alan B. Beddoe, OBE, (RVMRC) RS, M. Pichette s’est rapidement mis au travail et le drapeau du Nouveau-Brunswick a été proclamé le 24 février 1965. Ce document officiel a l’honneur d’être le premier document du gouvernement du Nouveau -Brunswick qui était imprimé dans les deux langues officielles.[3].
Le drapeau se veut une interprétation stylisée des armoiries du Nouveau-Brunswick, dont les couleurs ont été remises au goût du jour afin de les rendre plus franches et plus vives. Une touche artistique moderne vient également rehausser chacun des éléments symboliques. Comme le soulignait M. Pichette dans une note d’information destinée au premier ministre Louis J. Robichaud en 1965 :
Permettez-moi de citer une lettre de Dr Swan : « Quand le temps sera venu de concevoir le drapeau, dit-il, je sais que votre connaissance héraldique vous invitera à une interprétation audacieuse des armoiries : un lion filiforme, féroce et généreux, et une nef ou une galère symbolique. »
Le modèle proposé par le capitaine de corvette Beddoe, et élaboré suivant mes conseils, intègre ces remarques. Par conséquent, ce ravissant modèle est très différent du modèle victorien peu élaboré qui est à la mode dans la province depuis 1868… [traduction]
Assurément, le drapeau de M. Beddoe était frappant, surtout lorsqu’il flottait dans le ciel bleu du Nouveau-Brunswick.
Pendant la cérémonie de reconnaissance tenue à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick le 25 mars 1965, le premier ministre Louis J. Robichaud a prononcé un discours empreint d’espoir devant la population du Nouveau-Brunswick :
The symbols on this flag tell the story of the romance of our history. Steeped as we are in the traditions of our pioneering ancestors, this flag also embodies the pride of our future.
This beautiful flag, granted to us by Queen Victoria, will be a link between our storied past and our bright future…
Ce drapeau est un lien entre notre passé, lourd d’histoire, et notre avenir prometteur. Je ne doute pas que tous les citoyens de notre province verront en ce drapeau la fierté que chacun d’entre nous a dans nos institutions et nos traditions.
Ce drapeau que nous arborons aujourd’hui pour la première fois rappele admirablement bien nos origines. Soyons en fiers![4]
Aujourd’hui, nous continuons d’arborer notre drapeau avec autant de fierté.
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