vendredi 13 janvier 2017

Le Nouveau-Brunswick et la Confédération

par
Nathan Gavin, BA
Chargé de projets
Direction du patrimoine

Le Nouveau-Brunswick a joué un rôle important dans la Confédération et la formation du Canada. Le Nouveau-Brunswick a été l’épicentre des premières discussions officielles sur la Confédération et sa population a eu l’occasion de voter à ce sujet.

Au milieu des années 1800, le Nouveau-Brunswick connaît une période de prospérité économique. Le Traité de réciprocité signé récemment favorise le commerce transfrontalier, et les secteurs de l’exploitation forestière et de la construction navale sont florissants.

Néanmoins, la sécurité est une source de préoccupations pour le Nouveau-Brunswick. À l’époque, L’Amérique du Nord britannique ne possède pas sa propre armée et doit faire appel aux troupes régulières britanniques en cas de conflit. Non seulement le délai d’intervention est long, mais la Grande-Bretagne se trouve essentiellement à financer toutes les opérations militaires en Amérique du Nord britannique, un territoire britannique autonome. Des événements comme l’affaire du Trent et l’incident du Chesapeake devaient accentuer ces préoccupations.[1]

Sir Arthur Hamilton Gordon
(Archives provinciales du
Nouveau-Brunswick, P360-14)
L’union maritime semblait une solution logique au problème. Le regroupement de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard en une seule province est préconisé par beaucoup de politiciens de la région, ainsi que par le jeune lieutenant-gouverneur Sir Arthur Hamilton Gordon.

Un mois avant la première conférence sur la Confédération à Charlottetown (Î-P-É), une délégation de politiciens et de journalistes de la province du Canada (maintenant l’Ontario et le Québec) arrive à Fredericton pour une visite non officielle. Des discours pompeux sont prononcés, des bals somptueux sont donnés et, au moment de leur départ, les représentants de la province du Canada sont invités officieusement à assister à la Conférence de Charlottetown.


La Conférence de Charlottetown, organisée au départ pour faire la promotion de l’union maritime, a lieu au début de septembre. Pendant les premières journées des discussions, la délégation de la province du Canada a l’occasion de prendre la parole et de proposer l’idée de la Confédération. À partir de ce moment-là et jusqu’à la fin de la conférence, la Confédération est le seul sujet de discussion. La conférence est aussi connue pour ses bals somptueux qui duraient souvent jusqu’au matin.

Le 12 octobre 1864 se tient la Conférence de Québec, au cours de laquelle les discours et les idées nobles de la Conférence de Charlottetown sont consignés par écrit. Cette deuxième conférence sur la Confédération débouche sur les Résolutions de Québec, une liste de 72 conditions établie pour la Confédération par les délégués.

Sir Samuel Leonard Tilley
(Bibliothèque et Archives
nationales du Québec,
P1000,S4,D21,P24)
De retour dans la province avec les résolutions, le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Sir Samuel Leonard Tilley (de Gagetown), se heurte à une forte opposition dirigée par Sir Albert James Smith (de Dorchester), et de l’élection mouvementée se tient l’année suivante. Des questions très controversées, comme le chemin de fer Intercolonial, et l’autonomie du Nouveau-Brunswick, soulèvent un tollé.

La coalition anticonfédération de Smith remporte l’élection provinciale de 1865, mettant ainsi fin au projet de la Confédération pour le moment. La coalition peu solide de réformistes et de conservateurs est aussi instable que désordonnée, parce que les membres de la coalition n’ont en commun que leur mépris pour la Confédération.

Sir Albert James Smith
(Musée du Nouveau-Brunswick,
X10120)

L’incapacité de Smith à renouveler le Traité de réciprocité avec les États-Unis, et la menace posée par des militants irlandais (les « Fenians ») installés au Maine, portent le coup de grâce à la coalition anticonfédération. En 1866, Sir Albert James Smith doit démissionner sur l’insistance du lieutenant‑gouverneur Gordon, ce qui déclenche une autre élection provinciale sur la question de la Confédération. Dans une victoire écrasante, le mouvement pour la Confédération, dirigé par Peter Mitchell de Miramichi, obtient 33 des 41 sièges. [2]

Peter Mitchell
(Musée du Nouveau-Brunswick,
X10202)
La dernière conférence sur la Confédération, qui s’amorce en décembre 1866 à Londres (Angleterre), devait durer jusqu’en mars 1867. La plus longue conférence jusqu’à présent aboutit aux Résolutions de Londres, renommées plus tard l’Acte de l’Amérique du
Nord britannique, 1867. Cet acte, qui reçoit la sanction royale le 26 mars 1867, allait devenir un élément important de la Constitution canadienne, concrétise la Confédération, étant le prélude à la création le 1er juillet 1867 du Dominion du Canada.

Joignez-vous à nous pour célébrer le Canada150 pendant la Semaine du patrimoine du Nouveau-Brunswick du 13 au 20 février 2017!

Pour plus d’information veuillez visiter le site Web de la Semaine du patrimoine N.-B.



[1] http://www.collectionscanada.gc.ca/confederation/023001-3050-f.html
[2] http://www.biographi.ca/fr/bio/smith_albert_james_11E.html

Aucun commentaire:

Publier un commentaire