vendredi 3 février 2017

Pleins feux sur le patrimoine no 6 : Lalia Annie Laura Halfkenny

NOTE DE LA RÉDACTION : Le texte suivant est un résumé de la recherche de Jennifer Harris, qui a été publiée dans le journal Acadiensis en 2012.

Lalia Annie Laura Halfkenny

Lalia Halfkenny est née à Dorchester au Nouveau-Brunswick. Son foyer, en plus d’elle-même, se compose de sa mère de 18 ans, de sa grand-mère qui est veuve et de cinq frères et sœurs de sa mère. En 1885, Lalia entre à l’« Acadia Ladies Seminary », à Wolfville en Nouvelle-Écosse, pour une année préparatoire .

« Acadia Ladies Seminary »
Wolfville (N-É)
(Musée du Nouveau-Brunswick,
X15514)
Lors de sa dernière année d’études, Lalia est l’une des meilleures étudiantes du séminaire, où elle apprend la littérature anglaise et la diction. Elle obtient son diplôme du séminaire en 1889 et devient la première femme noire diplômée d’un établissement postsecondaire dans la région.

Lalia déménage à Richmond, en Virginie, où elle amorce sa carrière de professeure d’anglais et de diction au « Hartshorn Memorial College ». Les normes pédagogiques de ce collège sont parmi les plus élevées au pays et certains de ses étudiants, noirs ou blancs, comptent parmi les meilleurs du début du XXe siècle. Il est bien plus facile pour Lalia de trouver un emploi dans les États du Sud que dans son pays d’origine. À cette époque, les habitants des Maritimes sont très hésitants à l’idée de laisser des résidents noirs fréquenter des écoles secondaires et postsecondaires, sans parler de leur enseigner. Les enseignants noirs enseignent dans des écoles primaires pour les Noirs, qui souvent ne disposent pas de ressources suffisantes.


Jennifer Harris souligne, à la fin de son article intitulé « Ushered into the Kitchen: Lalia Halfkenny, Instructor of English and Elocution at the 19th-Century African American Women’s College », qu’en ce qui concerne les conséquences du départ des universitaires noirs des Maritimes, « ce retrait de la communauté des Maritimes aggrave la tendance de l’époque de voir ces universitaires noirs comme des cas isolés. De nos jours, nous nous souvenons plutôt d’eux comme de personnes qui ont été des précurseurs de progrès ou qui se sont distinguées, au lieu d’être des agents actifs, dans l’histoire de la région ». [traduction]

L’article fait ensuite ressortir le contraste entre Lalia Halfkenny et Tillie Winslow (la première Canadienne noire à obtenir un diplôme de l’UNB). Jennifer Harris précise qu’on se souvient de Tillie Winslow et qu’on célèbre ses réussites, alors que Lalia Halfkenny n’a pas fait l’objet d’autant d’éloges parce qu’elle n’a pas maintenu de liens avec la province comme l’a fait Tillie Winslow. Elle mentionne toutefois qu’il ne s’agit pas de minimiser l’importance des réalisations de ces deux femmes, mais bien de montrer qu’elles ont été de véritables pionnières et qu’on devrait considérer ce qu’elles ont accompli dans le contexte plus large du sens même de ces « premières ».

Jennifer Harris, “‘Ushered into the Kitchen’: Lalia Halfkenny, Instructor of English
and Elocution at a 19th-Century African American Women’s College,” Acadiensis
XLI, no. 2 (Summer/Autumn 2012): 45-65.

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