vendredi 10 février 2017

Pleins feux sur le patrimoine no 7 : La Renaissance acadienne au Nouveau-Brunswick

Israël Landry
(Le Moniteur Acadien, 1892)
NOTE DE LA RÉDACTION : Le texte suivant est le septième d'une série des articles préparés à l'occasion de la Semaine du patrimoine 2017, qui se tiendra du 13 au 20 février. Intitulée Pleins feux sur le patrimoine, cette série nous donne une occasion de célébrer 150 ans de l’histoire, et de réfléchir au rôle du Nouveau-Brunswick dans l'établissement de la Confédération canadienne.


La Renaissance acadienne au Nouveau-Brunswick


La Confédération est marquée par la renaissance de l’identité culturelle, économique et politique acadienne grâce à divers médias. Des journaux
Valentin Landry
(Centre d'études acadiennes
de l'Université de Moncton) 
aux sièges parlementaires, la « Renaissance acadienne » constitue un tournant de l’histoire de l’Acadie et contribue grandement à l’édification du Nouveau-Brunswick tel qu’on le connaît aujourd’hui.

1867 marque l’une des premières étapes importantes pour la population acadienne du Nouveau-Brunswick. C’est l’année quand Le Moniteur acadien, publié à Shediac par Israël Landry, est devenu le premier journal de langue française dans la région atlantique. Suivra L’Évangéline, publié en 1887 par Valentin Landry (de Pokemouche), qui sera un pilier de la culture acadienne durant près de 100 ans.

La Confédération et les promesses subséquentes provoquent des perturbations importantes dans les communautés acadiennes de la province. La Confédération promet des chemins de fer (qui pourraient contourner toutes les communautés acadiennes), un deuxième ordre de gouvernement supérieur au sein duquel les Acadiens seront pour ainsi dire être absents, et des écoles laïques.

Amand Landry
L’opposition acadienne à la Confédération n’était pas sans fondement. De nombreux projets promis par la Confédération des provinces de l’Amérique du Nord britannique n’avaient pratiquement aucun effet sur les communautés acadiennes. Amand Landry, l’une des premières personnalités politiques acadiennes d’envergure, comprend ces préoccupations et devient un porte-étendard des questions acadiennes durant les élections sur la Confédération. Il s’oppose tout particulièrement à un projet de chemin de fer au sud de la province, entre Saint Andrews et Woodstock, parce qu’il n’apporte rien aux Acadiens qui habitaient dans le nord. Albert James Smith se sert de ce mécontentement et gagne la confiance des Acadiens avec son mouvement d’opposition à la Confédération.




Auguste Renaud
(Bibliothèque et Archives Canada)
Alors que de nombreux groupes initialement opposés à la Confédération finiront par changer d’avis, la population acadienne s’opposera systématiquement à cette union. Bien que la Confédération menace d’entraîner la mort lente de l’action politique et de la culture acadiennes, elle crée une plateforme qui permet l’émergence de nouveaux politiciens acadiens. Auguste Renaud est l’un d’eux. En 1867 il est le premier acadien à devenir député fédéral et à siéger au premier Parlement canadien.

C’est au cours de cette période aussi que la Loi scolaire de 1871 est mise en œuvre. En résumé, la Loi prive l’église du financement scolaire qu’il recevait et institue les écoles publiques financées par le gouvernement. Ces écoles publiques sont pour la plupart de langue anglaise, et même Il y a bien quelques écoles de langue française, ses écoles ne reçoivent pas le même niveau de financement. La nouvelle loi scolaire est accompagnée d’une taxe que tous les Néo-Brunswickois ont l’obligation de payer.

Monument
Hommage aux patriotes
Caraquet (N.-B.)
Les tensions atteignent un point culminant en janvier 1875, quand à Caraquet le Député Robert Young réunit un groupe de milice, appelé « Young’s Army », qui accompagne les agents de police de la région pour calmer les manifestations. Le groupe de milice se rend chez André Albert à Caraquet, où 14 jeunes adultes jouent aux cartes dans le grenier. La milice entre pour disperser les jeunes, mais tirent des coups de feu au plafond avant de monter au grenier. Puis, un court échange mène à la mort du policier John Gifford et à celle du jeune Louis Mailloux. À la suite de l’événement, des concessions sont accordées à l’Église catholique et la Loi scolaire de 1871 est modifiée pour mieux répondre à ses besoins scolaires des Acadiens au Nouveau-Brunswick.

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